Pourquoi les arts martiaux asiatiques ne peuvent-ils pas être pratiqués efficacement en Occident ?

2 août 2023
Pourquoi les arts martiaux asiatiques ne peuvent-ils pas être pratiqués efficacement en Occident ?

Première discordance: L’origine orientale contre la culture occidentale

Commençons par comprendre les rudiments. Vous savez, les arts martiaux asiatiques ont été conçus dans un contexte très spécifique : celui de l'Orient ancien. Ces régions, qu'il s'agisse de la Chine, du Japon ou de la Corée, avaient une façon très différente de percevoir le monde, les relations sociales et même l'existence humaine elle-même. On pourrait dire qu'ils avaient bien un œil sur la spiritualité et un autre sur la nature, ce qui influençait fortement la façon dont ces arts étaient pratiqués.

En revanche, en Occident, les cultures ont évolué différemment dès le début. Nous avons apprécié les idées de structure, d'ordre et de logique. Tout est cadré et organisé pour répondre aux besoins exprimés. C'est un terrain fertile pour le développement de la science et de la technologie, mais ce n'est pas nécessairement le meilleur environnement pour les arts martiaux traditionnels asiatiques qui réclament une pensée plus ésotérique et holistique pour être véritablement efficaces. J'ai souvent constaté ce manque de correspondance lors de mes voyages en Asie, où j'ai pu observer une approche plus méditative des pratiques martiales.

Deuxième discordance : Les problématiques liées à la formation

Avez-vous déjà essayé de suivre un cours d'arts martiaux en Occident ? Les méthodes de formation sont assez différentes de celles utilisées en Orient. D'abord, en Asie, l'enseignement des arts martiaux est un processus long et graduel. Cela signifie qu'il ne suffit pas d'apprendre les gestes et les mouvements. Il faut aussi comprendre la philosophie derrière chaque coup et chaque déplacement. En Occident, nous sommes habitués à vouloir des résultats immédiats, de sorte que les individus peuvent facilement se décourager et abandonner si la progression n'est pas assez rapide à leur goût.

De plus, plusieurs aspects cruciaux des arts martiaux sont négligés dans nos dojos occidentaux. Par exemple, la méditation et les exercices de respiration, qui sont considérés comme essentiels en Asie, sont souvent traités comme des éléments accessoires ici. C'est comme vouloir apprendre à voler sans comprendre comment fonctionnent les ailes. C'est précisément ce qui m'est arrivé quand j'ai commencé à pratiquer le karaté dans ma jeunesse. Il m'a fallu des années pour réaliser que la force physique n'est que la moitié de l'équation.

Troisième discordance: L'intégration culturelle et sociale

Un autre aspect important concerne l'intégration sociale. En Asie, les arts martiaux ne sont pas uniquement destinés à la défense personnelle. Ils sont également considérés comme un moyen d'améliorer le bien-être spirituel et de renforcer la cohésion sociale. Par conséquent, ils sont profondément enracinés dans la culture et le mode de vie des gens, ce qui n'est pas le cas en Occident.

En France, par exemple, le fait de pratiquer des arts martiaux est souvent perçu comme un simple passe-temps ou une activité physique. Les arts martiaux sont rarement inclus dans le système éducatif ou encouragés comme une pratique de développement personnel. C'est à peine s'ils sont mentionnés lors de discussions sur les méthodes de gestion du stress, bien qu'ils puissent apporter de nombreux bienfaits dans ce domaine. Vous imaginez-vous en train de faire des mouvements de kung-fu avec Éclair, mon chat siamois, pendant une pause café ? J'exagère, bien sûr, mais vous voyez ce que je veux dire.

Quatrième discordance: Les différences d'environnement et de climat

Il faut aussi prendre en compte l’impact de l'environnement et du climat sur la pratique des arts martiaux. Les arts martiaux asiatiques ont été façonnés par le climat et la topographie de l'Orient. Les montagnes, les rivières, les jungles et les saisons ont tous influencé les styles de combat et les techniques employés. Les arts martiaux occidentaux, en revanche, ont été développés dans des environnements très différents, ce qui a conduit à des techniques de combat distinctes.

Par exemple, la pratique du taï-chi en plein air est un régal pour les yeux lors d'un voyage en Chine, mais essayer de faire la même chose dans la grisaille d'un hiver européen est une affaire tout autrement plus délicate ! Henri, ma tortue Hermann, aura sans doute peu de chances de m'accompagner à l'extérieur pour une session d'hiver, et je ne parle même pas de mon chat Éclair !

Cinquième discordance: Les barrières linguistiques

L'une des plus grandes discordances réside dans la barrière linguistique. Beaucoup d’arts martiaux asiatiques s’accompagnent de termes et expressions dans leur langue d'origine que nous, Occidentaux, avons du mal à comprendre. La philosophie qui sous-tend ces arts est étroitement liée à la langue, et sans une compréhension profonde du langage, leurs nuances subtiles peuvent être perdues.

Prenons le cas de termes comme "ki" en japonais ou "chi" en chinois, qui font référence à l'énergie vitale. La plupart des Occidentaux ont du mal à comprendre vraiment ces idées et à les intégrer dans leur pratique. J'ai moi-même dû surmonter - non sans peine - ces barrières linguistiques lorsque j'ai commencé à apprendre le judo. Cela a été une expérience riche en apprentissages, mais aussi en frustrations.

Sixième discordance: Rattraper le retard

C'est un fait : lorsqu'il s'agit des arts martiaux asiatiques, l'Occident a du retard. Et rattraper ce retard n’est pas une mince affaire. Les arts martiaux ont été cultivés en Asie pendant des millénaires, tandis qu'en Occident, nous n'avons commencé à les intégrer qu'au cours du siècle dernier.

Il est vrai que la popularité des arts martiaux ne cesse de croître ici, et l'émergence de nouvelles écoles et disciplines témoigne de cet intérêt croissant. Cependant, les enseignants qualifiés dans ces disciplines traditionnelles sont encore rares, ce qui complique l'apprentissage de ces arts à leur niveau le plus élevé. J'ai moi-même ressenti cette frustration lorsque j'ai dû chercher un instructeur de tai chi compétent dans ma ville.

Dernière discordance : Le manque de reconnaissance

Enfin, j'aimerais parler du manque de reconnaissance des arts martiaux asiatiques en Occident. C’est une réalité qui relève plus de l’ironie du sort que d’une quelconque malveillance. Tandis que le MMA ou la boxe jouissent d'une immense popularité et de soutiens importants dans les médias et les communautés sportives, les arts martiaux traditionnels sont souvent relégués en second plan. Les instants de célébrité sont rares et généralement liés à des films d'action ou des documentaires thématiques.

De plus, en dépit des nombreuses preuves attestant des bienfaits physiques et mentaux des arts martiaux asiatiques, ils sont rarement pris en compte dans les programmes de bien-être et de santé en Occident. C'est un exemple typique de la discordance entre l'approche orientale holistique et l'approche occidentale plus segmentée. Je peux attester par expérience personnelle que la pratique des arts martiaux a apporté de nombreux bienfaits à ma vie, allant bien au-delà de la simple forme physique.

En fin de compte, pratiquer les arts martiaux asiatiques de manière efficace en Occident est tout à fait possible, mais cela exige un certain niveau d'engagement, de compréhension et de patience. Il s'agit de surmonter les obstacles culturels, sociaux et personnels que j'ai mentionnés tout au long de cet article. Au bout du compte, la récompense est un voyage de découverte personnelle qui englobe bien plus que de simples mouvements de combat. Et qui sait, peut-être qu'avec le temps, Éclair et Henri trouveront eux aussi leur voie vers les arts martiaux !